Paul, le premier intellectuel chrétien

Paul est né et a travaillé dans un monde émergent, mais il en a compris toutes les potentialités. A l’aise dans deux cultures, ils pouvaient assumer leur fonction de « passeurs », comme seuls sont peut-être capables de le faire les intellectuels.

Paul est donc né et a travaillé dans un monde émergent, mais il en a compris toutes les potentialités. L’universalisme culturel était un fait acquis, avec le primat du grec, que parlait l’élite romaine et qui était à la fois la langue de culture et la langue des échanges pour tous les Orientaux.

Paul écrivit en grec et utilisa le texte grec de la Bible d’Alexandrie. Il fit aussi l’expérience d’un État multiethnique, qui laissait subsister une grande diversité religieuse, mais qui était traversé, dans les élites, par des aspirations universalistes.

L’époque vit donc émerger ces personnalités qu’on appelle aujourd’hui « entre deux mondes », polyglottes, également à l’aise dans les milieux divers où elles devaient évoluer, des passeurs de culture de naissance autant que par vocation. Philon d’Alexandrie en fut un, Flavius Josèphe, l’historien juif, un autre, et sans doute encore Luc, l’auteur des Actes des apôtres.

Revendiquant des appartenances multiples - politiques, culturelles, religieuses -, à l’aise dans deux cultures, ils pouvaient assumer leur fonction de « passeurs », comme seuls sont peut-être capables de le faire les intellectuels. Or Paul était sans nul doute un intellectuel, le premier intellectuel chrétien.

M. Fr. Baslez, « Comment notre monde est devenu chrétien » p. 44

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