Les modes de divertissement arrachent l’homme à sa vie intérieure.

Lorsqu’ils sont mal vécus, ou consommés à l’excès, les modes de divertissement arrachent l’homme à sa vie intérieure.

Montaigne écrit encore : « C’est un sujet merveilleusement vain, divers, et ondoyant que l’homme. »
Le mot « ondoyant » évoque ce qui est mobile, capricieux, en changement continuel. Toujours ondoyant et divers, celui-ci a bien du mal à se recueillir.

Tel est du reste le monde dans lequel il évolue. Les rapides évolutions des techniques, la transformation des conditions de vie, le développement des moyens de divertissement - dans le sens pascalien où l’homme s’adonne au divertissement pour oublier qu’il est mortel - ne sont pas faits pour donner une stabilité sereine à cet homme ondoyant.

D’après une enquête menée aux États-Unis, un Américain moyen s’éteignant à l’âge de soixante-quinze ans aura passé quinze années devant son poste de télé ! Véritable accro du petit écran, projeté hors de lui-même, il aura laissé son moi intérieur traversé par des milliers d’images, d’émotions, de situations.

Il ne s’agit pas de vouer aux gémonies les technologies, les divertissements ou le virtuel que les hommes doivent toujours apprendre à maîtriser, mais d’apprécier dans quelle mesure nombre d’entre eux sont fascinés, sinon façonnés, par ces moyens. Certaines études récentes montrent en effet à quel point des consciences plus ou moins fragiles peuvent être désaxées par des films de violence. Lorsqu’ils sont mal vécus, ou consommés à l’excès, les modes de divertissement arrachent l’homme à sa vie intérieure.

Michel Evdokimov : Ouvrir son cœur p. 30

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