Rechercher l’union à Dieu

Rechercher la sérénité n’est pas un but en soi.

Souvent traduit par sérénité, paix intérieure, impassibilité, l’hésychasme toutefois ne pose pas la sérénité comme un but en soi, le but ne pouvant être que l’union à Dieu.

Il se distingue de l’ataraxie du stoïcisme, de l’indifférence de l’épicurisme, de la sérénité d’un yogi ou de l’apatheia d’un bouddhiste, détaché des soucis de ce monde ou ayant tué en lui toute trace de désir. Le Bouddha, type achevé de l’homme parvenu à la sérénité dont le regard est entièrement tourné vers l’intérieur, garde les yeux mi-clos.

Le Christ se veut également porteur de paix, mais il ouvre les yeux sur les misères des hommes et se porte à leur rencontre pour les guérir de leurs souffrances. La guérison n’est pas obtenue par une maîtrise de la douleur — réservée à très peu d’hommes — mais par la compassion, l’amour, le pardon.

Tout être, serait-il profondément névrosé, mérite d’être sauvé.
L’épisode de la Transfiguration sur le mont Thabor fait apparaître le Christ dans le resplendissement de sa gloire divine, source d’éblouissement pour les trois disciples qui en sont témoins et d’un sentiment de béatitude tel qu’ils n’en ont jamais éprouvé. Mais, dans les conditions de la vie terrestre pareille béatitude ne saurait se prolonger.

Michel Evdokimov : Ouvrir son cœur p. 103

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