L’Église catholique a fortement changé. (p. 112)
Comment pourtant ne pas reconnaître que l’Église catholique a fortement changé ? La Déclaration sur la liberté religieuse n’est pas un simple réaménagement du discours traditionnel. Ce texte capital est novateur : déclarer que l’État n’est pas compétent en matière religieuse est nouveau dans l’histoire : contrairement à ce qu’on pensait auparavant, un État non religieux n’est donc pas un État athée.
Selon la déclaration conciliaire, ce n’est pas à l’État de dire quelle est la vérité, ce serait outrepasser le rôle qui lui revient et qui est de permettre aux Églises d’annoncer la révélation dont elles sont dépositaires grâce à la liberté du culte. Loin d’être, comme autrefois, le bras séculier de l’Église, il est le garant des libertés. Les pères conciliaires ont mis en évidence le caractère spécifique de l’acte de foi : toute pression, toute contrainte sociale vicierait sa nature et altérerait la liberté de la conscience. Le Concile a somme toute reformulé en termes théologiques qui la légitiment la revendication de la liberté de conscience.