Fr. H. Détraz : Séjour des Frères à Monastir : réflexions pour conclure

Fr. Hilaire Détraz se demande si l’on peut voir la main de la Providence dans l’aventure des Frères en Yougoslavie.

Le séjour des Frères à MONASTIR n’aura duré que 24 ans (1905-1929). Notre venue et notre départ furent provoqués par la nécessité. Appelés à prendre en charge l’école en 1905 parce qu’elle végétait, nous l’avons quittée en 1929 parce qu’elle portait ombrage aux autorités serbes et pour fournir un personnel à celle de Belgrade où nous appelaient les Pères Assomptionnistes ; Les Soeurs Oblates de l’Assomption y dirigeaient une école prospère pour les filles.
A la demande des parents, elles avaient dû ouvrir une section pour les garçons. Ceux-ci étant devenus trop nombreux , elles nous les confièrent. Ce fut là l’embryon de notre école de Belgrade.

Une implantation providentielle ?

Dans ces mutations peut-on y reconnaître la main de la Providence ? Il ne faut pas en douter bien que la chose ne paraisse pas évidente à première vue. Avec un recul de 50 ans, on aperçoit mieux les desseins de Dieu.

  • 1) Aujourd’hui (1980) où toutes les Eglises chrétiennes s’efforcent de réaliser l’œcuménisme : on se rend compte qu’il n’est pas facile de le faire progresser. Le gros obstacle vient des cœurs et des esprits qui ont de la peine à s’y résoudre. C’est une opération de longue haleine.

En 1900 déjà, Dieu préparait les voies d’approche en multipliant les contacts entre catholiques et orthodoxes : d’où l’implantation de nombreux établissement hospitaliers et scolaires dans tout le Moyen-Orient. C’est dans cette perspective que la mission catholique de Monastir , le dispensaire et ses écoles furent établis.

  • 2) En 1903, Combes fermait toutes les écoles chrétiennes de France. Il libérait ainsi un nombre important d’ouvriers apostoliques qu’il fallait occuper dans d’autres secteurs du champ du Seigneur. Tous ceux qui débarquèrent à Constantinople trouvèrent accueil et emploi en plein Centre de l’Orthodoxie. Ils sauvaient leur vocation et contribuèrent par leur apostolat à frayer les voies qui conduiront à l’unité.
  • 3) Un Institut doit pourvoir à sa survie. Il lui faut sans cesse renouveler ses cadres et ses « Troupes ». Il meurt si de nouvelles recrues ne viennent pas s’insérer dans ses rangs. Bien que située dans un terrain ingrat (l’école de Monastir n’a jamais compté plus de 2 ou 3 catholiques) a tout de même fourni à l’Institut deux convertis attirés chez nous, sans doute, par le bon exemple d’une communauté unie et fervente.

Fr. Hilaire Détraz, extraits de ses Mémoires (1980)

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