Mahomet II assiège la ville de Belgrade
Au printemps de l’année 1456, Mahomet II qui possédait déjà Constantinople fit d’importants préparatifs contre Belgrade. Le Ville avait résisté à un premier assaut des Musulmans en 1440 grâce à l’héroïque défense organisée par le Prieur des franciscains du couvent de Vranski , le P. Ivan Talovatz.
Le péril était extrême ; le célèbre Chef de l’armée Sibinianin prépara la défense , tandis que le Pape Calixte III confia au franciscain italien, Jean de Capistran ( qui fut canonisé au XVIII° siècle) la prédication d’une Croisade contre les Turcs. En un temps relativement court, il rassembla autour de Sibinian près de 70.000 homes. Malheureusement, la plupart n’avaient que des haches et des faux ; toutefois le Saint Religieux leur communiqua son enthousiasme et ils se dirigèrent sur Belgrade avec confiance.
Mahomet II assiégeait la ville de tous côtés avec 150.000 hommes et 300 canons dont 22 étaient d’une grosseur colossale. Sibinian fit monter une partie des Croisés sur 200 bateaux tandis que le reste de l’armée descendait sur la rive droite du fleuve sous la conduite de Jean de Capistran.
Le Pape appelle tous les chrétiens à prier
pour le triomphe des armées chrétiennes
Quand le Pape Calixte III apprit le départ des Croisés sur Belgrade, il ordonna à toutes les églises de sonner à midi pour rappeler aux chrétiens de prier pour le triomphe des armées chrétiennes. La rencontre des deux flottes eut lieu au confluent de la Save et du Danube ; celle des Turcs, qui avait été amenée de la Mer Noire, fut complètement défaite , ce qui enflamma les Croisés d’une sainte ardeur, si bien que le combat sur terre, commencé quelques jours plus tard et qui dura plus de deux jours fut un véritable triomphe ; plus de 30.000 ennemis périrent. Mahomet II qui avait lui-même été blessé , abandonna la ville précipitamment en laissant aux chrétiens un riche butin.
Le nouvelle de cette grande victoire arriva à Rome le 6 août suivant ; le Pape décida qu’à l’avenir on fêterait partout ce jour-là la Transfiguration de Notre-Seigneur. Quant à la sonnerie des cloches à midi, l’usage s’en est conservé jusqu’à nos jours.
Cet article a été publié par « Le Petit Juvéniste » de nov-déc. 1935
Il a été repris dans les Mémoires de fr Hilaire Détraz