Né en 1897 dans la Galicie autrichienne, Reich avait d’abord rencontré Freud à Vienne dans les années 20 avant de rompre avec lui. Installé à Berlin, inscrit au Parti communiste, il avait participé ensuite aux effervescences idéologiques de la révolution d’Octobre, créant une Association pour une politique sexuelle prolétarienne (Sex pol), avant d’être exclu, en 1933, du mouvement communiste.
Juif, il avait curieusement côtoyé, avant de les combattre, les thèses du parti nazi. Exilé aux États-Unis à la veille de la Seconde Guerre mondiale, succombant peu à peu à un délire scientiste sur lequel on reviendra, il fut persécuté, dès 1956, par le FBI américain, qui fit détruire ses œuvres, ses « produits » et ses laboratoires.
Emprisonné au pénitencier de Lewsburg, en Pennsylvanie, Reich y mourut le 3 novembre 1957, ajoutant à la symbolique de la persécution l’hypothèse discutable du martyr politique.
J.C. Guillebaud : La tyrannie du plaisir, p.48-49