L’exemple des communautés d’Emmaüs ; le RMI et les exclus. ( p. 215) :
L’exemple des communautés d’Emmaüs est éclairant. On y a trouvé une certaine solution à la faiblesse du premier contrat, par la force du deuxième : leurs membres n’ont que de petits boulots précaires, mais ils ne plongent pas. Ils tiennent debout grâce à la vie en communauté.
C’est mieux, beaucoup mieux, que de recevoir tous les mois un RMI, une API ou des allocs sur un compte postal. La rue est pleine de SDF qui vont dormir devant les bureaux de poste vers le cinq de tous les mois, date à laquelle le RMI est viré. C’est aussi autour de cette date que pendant quelques jours les centres d’hébergement ne sont pas pleins à craquer. Grâce aux quelque 380 euros que l’on vient de toucher, on se paie quelques nuitées dans un hôtel de troisième catégorie, on claque ses sous dans une beuverie, on les donne dans un accès de générosité peu raisonnée, ou on se les fait piquer. Et puis, on retourne à la rue.