C’est la proximité et la durée qui permettent d’accueillir l’étranger ou le pauvre

Les frontières ne correspondent pas toujours aux définitions des clercs ou des spécialistes de l’histoire des religions.

C’est la proximité et la durée qui permettent d’accueillir l’étranger ou le pauvre quelle que soit son étiquette confessionnelle Invités au mariage religieux d’Ali et Naïma, nous sommes les seuls chrétiens. Leur fils Aslanis est venu à l’accompagnement scolaire et nous les avons aidés quand leur appartement a brûlé accidentellement. Le voisinage suscite donc des rencontres qui peuvent aller jusqu’à participer aux cérémonies cultuelles d’une autre confession.

Toutefois, il s’agit moins de « vivre avec l’islam » que de vivre avec des voisins qui sont, entre autres choses et de manières très diverses, plus ou moins musulmans. D’ailleurs, dans les cités HLM, les critères d’appartenance confessionnelle sont très variables. Kamel nous dit : « C’est bien : vous faites la prière. » II ne précise pas laquelle. Les frontières ne correspondent pas toujours aux définitions des clercs ou des spécialistes de l’histoire des religions.

Ainsi, Soraya, qui sait que je suis chrétien, me dit un jour :« Nous sommes tous musulmans. » Elle veut dire : « Nous sommes tous croyants. » Mais qu’est-ce qu’être croyant ? De quel Dieu s’agit-il ? Le critère retenu semble souvent celui de l’Evangile : l’amour du prochain. Celui qui a bon cœur est reconnu comme un homme de Dieu. L’étiquette collée sur le pot de confiture ne suffit pas : le voisinage dans la durée met chacun à l’épreuve de la charité en actes.

Henry Quinson : « Moine des Cités » p. 153

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