Les négations de l’addiction
Enfin, face à la révélation de leur addiction, les « netaddicts » ont une tendance à nier le fait de plusieurs manières : /
- « Je n’ai pas de problème ».
- Tentative de minimiser (ce n’est pas pire que de boire ou de manger, …).
- Se déclarer victime, donc irresponsable.
- Chercher une excuse (ça me détend).
- Rationaliser (ça ne coûte pas cher, …).
- L’attaque (mêlez vous de ce qui vous regarde).
[ Le point de départ de tout progrès :
reconnaître sa faiblesse]
Pourtant, c’est dans la reconnaissance de sa faiblesse que se situe le point de départ de tout progrès. L’Évangile lui-même est familier de cette approche. Combien de fois Jésus demande-t-il à ceux qui s’approchent de lui : « Que veux-tu que je fasse pour toi » ?
Que ce soit en milieu profane ou chrétien, le désir du sujet est déterminant pour commencer un parcours thérapeutique et de guérison.
Sortir de l’addiction
Les cures de désintoxication sont connues tout spécialement dans les domaines où la santé physique est menacée (drogue, alcool, tabac…). Médecins et psychologues travaillent alors ensemble. Seuls ceux qui se disent malades et demandent de l’aide peuvent arriver à s’en sortir.
Il reste que pour les cas de dépendances au jeu ou à Internet, l’aspect médical disparaît pour laisser toute la place à la dimension psychologique. Mais il ne faudrait pas s’interdire d’y voir aussi une dimension spirituelle. Remarquons combien l’expérience de l’addiction se vit comme une perte de maîtrise de soi semblable à celle vécue par les possédés dans les Évangiles. On pourrait aussi s’approcher dans cet esprit de la notion d’habitudinaire, bien connue des moralistes.
Ainsi, les « victimes » de telles addictions peuvent aussi avoir recours aux ressources traditionnelles de l’Église :
- éviter l’occasion prochaine,
- pratique régulière des sacrements,
- humilité dans l’expérience de sa faiblesse et persévérance dans la confiance en Dieu qui lui ne désespère jamais de nous.
Ces critères de l’addiction concernent toutes les formes de drogue.
Par la vertu de chasteté, l’Église nous rappelle qu ’aimer en vérité ce n’est jamais réduire l’autre à l’objet de son plaisir ou de ses fantasmes, mais c’est
l’accueillir comme un frère ou une sœur qui attend d’être aimé en vérité, pour
ce qu ’il est réellement, selon le cœur de Dieu.
« La chasteté signifie l’intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l’unité intérieure de l’homme dans son être corporel et spirituel. La sexualité en laquelle s’exprime l’appartenance de l’homme au monde corporel et biologique, devient personnelle et vraiment humaine lorsqu’elle est intégrée dans la relation de personne à personne, dans le don mutuel entier et temporellement illimité de l’homme et de la femme. La vertu de chasteté comporte. donc l’intégrité de la personne et l’intégralité du don »
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L’Évangile de Zachée est emblématique de ce chemin. Jésus n’exige pas la conversion du collecteur d’impôts pour venir manger chez lui, mais c’est sa présence chez lui qui conduit à sa conversion (Lc 19).
Bruno Feillet : Dans « Mission de l’Eglise », n°164
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