La réflexion chrétienne primitive sur la vie et la mort de Jésus

Les disciples de Jésus, femmes et hommes à la fois, furent totalement surpris par la Résurrection.

Après avoir été convaincus de la faillite définitive et de l’anéantissement de ce prophète ils furent dominés par l’expérience de la présence de Jésus ressuscité et de l’Esprit Saint. Ils le proclamèrent alors comme « Seigneur et Rédempteur ».
Il était tout à fait naturel qu’ils recherchent une explication à sa mort scandaleuse et qu’ils soient aidés pour cela par les modèles de la pensée biblique dont ils disposaient ; par exemple

  • le thème de la grandeur du témoin ou du martyre, qui se sacrifie totalement et librement pour confirmer l’authenticité de la mission que le Père lui a confiée (Jean 10 :18 ; 18 :37 ; cf Apocalypse 1 :5 ; 3 :4) ;
  • le thème du serviteur souffrant qui meurt pour les péchés de son peuple (Isaïe 80 :5-8 ; 53 1-12) ;
  • le thème du Rédempteur, Dieu lui-même, le ‘go’el’, qui rachète son peuple en le libérant de l’esclavage en Egypte et en payant une rançon pour son peuple (Exode 6 : 6-8 ; cf 2 Samuel 7 :23-f. ; Jérémie 31 :32) ; et enfin
  • le thème du sacrifice parfait de celui qui s’offre en victime et remplace ainsi les sacrifices d’animaux qu’on offrait auparavant (Hébreux 7 :27 ; 9 12,26,28 ; 10 :10 ; 12-14 ; cf Romains 6 :10 ; 1 Pierre 3 :18).

Cet effort des premiers chrétiens pour rendre la mort de Jésus compréhensible à la lumière de la Résurrection a imprégné les divers écrits du Nouveau Testament.
Le vocabulaire de la tradition chrétienne s’est développé à partir de ce type de réflexion, en hébreu, puis en grec, en latin et dans les autres langues et leurs cultures respectives : martyre, libération, rédemption, rachat, sacrifice, réparation, substitution.

Les théologies de la rédemption

En se fondant sur ce vocabulaire, et aussi en se détachant en partie de ses racines bibliques, des théologies de la rédemption ont utilisé les contextes culturels de leurs temps, en accordant une attention particulière aux catégories juridiques si chères aux Latins de l’Ouest. Ce procédé a donné naissance aux théories suivantes parmi d’autres.

(1) La théorie du châtiment (Pères latins, Augustin (354-430)).

Le péché demande une punition équivalente à l’offense. Le Christ prend sur lui cette punition et nous rachète en payant la dette due à la justice divine. Quelques Pères vont jusqu’à dire que le Christ a payé la dette au démon qui avait pris possession de la race humaine.

(2) Les théories théologiques de la substitution ou de la satisfaction. (Tertullien vers 160- vers 220 ; Anselme de Canterbury (1033-1109)).

Le péché est une offense à Dieu. Comme Dieu est infini l’offense contre lui demande une réparation infinie que les êtres humains limités ne peuvent offrir. C’est pourquoi Dieu, dans sa bonté fournit un intermédiaire en substituant son propre Fils aux êtres humains. Ainsi le Fils peut satisfaire la justice divine.

(3) Des théologiens médiévaux principaux, Thomas d’Aquin particulièrement (1225-1274),

ont exposé les desseins d’amour contenus dans la rédemption. Dieu aurait pu pardonner nos péchés directement mais pardonner de manière si simple aurait montré qu’il faisait peu de cas de la race humaine créée par lui , ‘à son image’ et pour être son intendant (khalifa) sur terre.
Dieu voulait que les humains prennent part à son œuvre de salut et de pardon, premièrement et avant tout à travers le Christ qui est réellement homme, et en deuxième lieu – par le Christ – dans tout être humain. En étant ‘surnaturellement’ élevé à participer à la vie du Christ par pure grâce, tout être humain est rendu capable de participer à la réalisation de son salut, en se soumettant à Dieu dans la vie et dans la mort comme l’a fait le Christ. Une telle vie à l’image du Christ sera marquée par la foi, le repentir et l’obéissance à la voix de la conscience.

Nous ne devrions pas séparer la mort de Jésus sur la croix de sa vie et de sa Résurrection.

En partant de ces théologies et des autres nous devrions continuer l’effort de tenir compte du caractère important du processus de rédemption (la théorie du châtiment), le fait que le Christ a pris sur lui une humanité pécheresse et en a accepté les conséquences (la Substitution), la participation des humains à leur propre rédemption (le Mérite), et le fait que le Christ a sacrifié sa vie volontairement (le Sacrifice).
Pourtant nous pouvons nous dispenser d’adhérer aux références juridiques de ces théories. Mais surtout nous ne devrions pas séparer la mort de Jésus sur la croix de sa vie et de sa Résurrection.

D’après un texte diffusé en anglais sur Internet
cf : http://www.answers-to-muslims.com/

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